Durant l'année scolaire 2014 - 2015, j'ai accompagné deux enseignants dans la réalisation de leur premier webdocumentaire.
Retour sur une expérience qui avance à grands bonds et à tâtons.
Le catalogue en ligne |
On pose les bases
Le dispositif Raconte ta ville est porté par Canopé, dans sa dimension nationale. Il propose à des enseignants (sélectionnés sur projet) de réaliser un webdocumentaire avec leur(s) classe(s).
L'enseignant et ses élèves écrivent, filment, enregistrent, interviewent, témoignent, dessinent, mettent en scène, se projettent, imaginent, rencontrent...
Les équipes de Canopé les accompagnent de leur mieux, en fonction des besoins et des moyens : prêt de matériel, formation au tournage audiovisuel et à la conception interactive, encadrement juridique, etc.
A Canopé Lyon, nous avons accompagné deux enseignants du premier degré : la première à Lozanne (69), le second aux Neyrolles (01). Il s'agissait de notre première participation au projet.
On ouvre les portes
D'emblée, dès la soumission du projet pour sa sélection, l'enseignant a plusieurs thématiques en tête : il sait quels lieux filmer dans la commune et quelles personnalités locales faire intervenir.La première étape de l'écriture consiste à définir clairement quelles sont les entrées dans le webdocumentaire.
A Lozanne, deux modes de navigation sont proposés : dans l'espace (spatial) ou dans le temps (chronologie) avec une introduction poétique. Aux Neyrolles, les quatre thématiques principales sont à couleurs égales.
Lozanne se conjugue |
Les Neyrolles accueille |
On monte la charpente
La différence entre la réalisation d'un documentaire de classe et d'un web-documentaire de classe ? Principalement l'articulation entre les séquences et, de fait, la possibilité de proposer des contenus très volumineux.Acception #1 : comprendre ce qu'est une séquence.
Cette unité représentée par une bulle dans la carte mentale sert de boussole aux internautes et, ayant un début et une fin, s'enchaîne à une ou plusieurs autres séquences.
Doublon des séquences en rayonnement et en linéaire |
Quatre univers et une constellation à propos |
On fait visiter
Les élèves sont généreux ; ils prennent soin de leur public inconnu pour le guider à travers la forêt touffue de leur patrimoine, leurs rites, leurs évidences.Les séquences, largement commentées par leurs soins, s'égrènent dans une fluidité saccadée. Fluide, car le passage de l'une à l'autre est évident dans le déroulement de l'histoire. Saccadée, car la transition se fait de manière active, donc dans la conscience de la pause qui est l'une des particularités du webdocumentaire.
Quelques trouvailles, qu'on préfère tout de même à un menu déroulant :
Un clic sur le bouton pour choisir la suite |
Pause interactive dans la visite |
On habite
Dans un webdocumentaire, tous les élèves peuvent apparaître, parler, donner leur avis.Incontestable avantage au documentaire linéaire qui, s'il devait se hisser à la même quantité de contenus, atteindrait des durées non acceptables pour une projection de fête de fin d'année.
Le webdocumentaire se regarde aussi en famille : la publication se fait sur un site national, public, accessible à tous sur le web.
La photo de classe à réemploi |
Derrière chaque dessin, un élève qui s'exprime |
On s'occupe des finitions
Mixage, étalonnage, exports au format optimal, intégration et optimisation graphique : certaines tâches sont réalisées par nous, professionnels de la production audiovisuelle et transmédia, pour décharger les enseignants d'un travail qui n'intéresse ni leurs élèves, ni leur temps libre.Une nouvelle occasion d'engager la discussion sur des propositions de mise en valeur, de navigation ou d'architecture de l'information.
Un cadrage hésitant... |
... ré-exploité dans un menu d'interactions. |
Et dans le désordre ?
Cette maison, habitable, ressemble pour l'instant à celle de l'un des trois petits cochons : pas forcément celle, fragile, de paille, mais peut-être celle, trop solide, faite de briques et de ciment.Comme toutes les premières fois, on sécurise, on prend des risques calculés, on répète des modèles bien rodés comme ceux de l'audiovisuel linéaire avec ses phases de production et de post-production dans le bon ordre.
Mais le webdocumentaire peut être infiniment plus ludique :
- que dire d'un parcours en boucle dont les contenus seraient différents à chaque passage ?
- de personnages qui nous narguent dans un jeu de piste dont les séquences seraient le décor ?
- d'une interface conçue et dessinée par la logique d'élèves de CP ?
- d'une publication de séquences comme un calendrier de l'avent, semaine après semaine, quitte à bouleverser l'architecture initiale ?
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